A l'ouverture du procès, les avocats de la défense se sont opposés à la constitution du tribunal, composé de trois membres au lieu des cinq habituellement requis.En signe de protestation, les avocats de la défense se sont tous dessaisis du dossier.
La cour a alors demandé aux accusés de trouver de nouveaux avocats pour assurer leur défense et le procès a été reporté à mercredi.
"Il faut du temps pour que les avocats prennent connaissance du dossier. Autant me condamner en même temps… Ce délai n'est pas raisonnable", a lâché, furieux, Olivier Boko en plein tribunal.
"Nous ne pouvons accompagner le procès dans une telle irrégularité", a dit l'ancien bâtonnier du Burkina Faso, Baadhio Issouf, en charge de la défense de M. Boko et M. Homéky. Il a aussi déploré les conditions de détention de ses clients "enfermés 24 heures sur 24 sans possibilité de sortie".
"Nous ne pouvons pas valider une procédure qui se déroule en violation des règles les plus élémentaires", a déclaré Paul Kato Atita, l'un des avocats de M. Boko.
"Toutes les limites ont été franchies en matière de respect des droits fondamentaux de la défense", a affirmé de son côté Ayodélé Ahounou, l'un des avocats de M. Homéky.
Les accusés encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Costume bien ajusté et sourire aux lèvres, Olivier Boko, homme d'affaires influent et ami de longue date du président béninois Patrice Talon, est arrivé au tribunal l'air détendu. Lui et Oswald Homéky, ancien ministre des Sports, ont été arrêtés fin septembre au Bénin pour des accusations de "complot contre l'autorité de l'État, corruption d'agent public et faux certificat", aux côtés de trois autres accusés.
Les deux hommes, qui avaient récemment nourri des ambitions politiques, notamment la candidature d'Olivier Boko à la présidentielle de 2026, ont plaidé non coupable, tout comme les trois autres accusés lors de l'audience à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Patrice Talon, président depuis 2016, entame son second et dernier mandat avant 2026, tandis que ses détracteurs l'accusent de dérive autoritaire dans un pays autrefois salué pour sa démocratie.
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