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Le Tchad inaugure son Sénat avec l'installation de 69 élus


Haroun Kabadi, ex président de l'Assemblée nationale tchadienne, devenu le nouveau président du Sénat. (VOA/André Kodmadjingar).
Haroun Kabadi, ex président de l'Assemblée nationale tchadienne, devenu le nouveau président du Sénat. (VOA/André Kodmadjingar).

Au Tchad, les 69 sénateurs de la première législature, majoritairement issus du MPS, ont été installés ce week-end à N'Djamena, marquant une étape importante pour le pays. Haroun Kabadi, ancien président du conseil national de transition, a été désigné par acclamation président de cette nouvelle structure, s'engageant à accomplir sa mission avec sagesse, détermination et respect de la constitution.

"Tout en mesurant l’ampleur de la tâche et le poids de la charge, je l’accepte. Oui je l’accepte de bon cœur ce choix porté sur moi car il s’agit là d’un énième appelle de la partie", a indiqué Dr. Haroun Kabadi, président du Sénat.

Il a été désigné par ses pairs par acclamation. Le Sénat a une mission parlementaire, mais il a aussi la possibilité de formuler des résolutions et des recommandations au Président de la République et aux membres du gouvernement dans le sens de l’amélioration de la gouvernance institutionnelle.

En bon connaisseur de l’administration, Haroun Kabadi a tenu à rassurer ses compagnons en ces termes : "Avec foi et détermination mais aussi avec sagesse et humilité, je m’engage à accomplir cette mission en ayant pour boussole la constitution et l’intérêt supérieur de la nation du peuple tchadien".

Haroun Kabadi devrait prendre le pouvoir après la disparition tragique du maréchal Idriss Deby Itno en avril 2021 comme prévoit la constitution tchadienne mais il a évoqué la fragilité de sa santé pour laisser se désister au profit de la junte militaire.

Une "institution budgétivore "?

Selon Rassou Gagué, activiste et militant de la société civile, après avoir passé 14 ans au poste de président de l'Assemblée nationale sous le régime de Déby père et 3 ans à la tête du Conseil national de transition sous Déby fils, Dr. Haroun Kabadi devrait prendre sa retraite politique.

Pour M. Gagué, la priorité du Tchad est ailleurs. "Le Tchad a besoin des enseignants, des médecins et des techniciens de santé qui sont formés mais ne sont pas intégrés. Et on crée le Sénat qui est une institution budgétivore et on met à la tête de cette institution quelqu’un qui a une santé fragile. Est-ce qu’il n’y a pas d’autres Tchadiens, jeunes comme vieux, qui peuvent faire le travail ? Et le nombre pléthorique des députés à l’Assemblée nationale, qui est une chambre d’applaudissement. Il faut intégrer les enseignants et les médecins parce que c’est ça la base du développement d’une nation, (plutôt) que de rassembler pour qu’ils fassent de la pure comédie", suggère Rassou Gagué.

Mais pour Dominique, un citoyen tchadien, il est très tôt pour juger négativement ce parlement bicaméral qui pour lui est une nouvelle expérience dans la vie politique du Tchad après plus de 60 ans d’indépendance.

"Il est à noter que le Tchad depuis son indépendance n’a connu qu’un parlement monocaméral, un parlement à une seule chambre. Donc l’existence du Sénat aujourd'hui et l’Assemblée nationale, des résultats des résolutions et recommandation du dialogue national inclusif et souverain. Ce sont des fils du pays qui ont décidé d’avoir dans la nouvelle constitution un parlement bicaméral et donc c’est pour la première fois et donc il faut du temps pour juger s’il est bon ou mauvais d’avoir cette structure", estime Dominique.

Les autres membres du bureau du Sénat seront connus ce lundi. Avec l’installation de cette chambre haute, le Tchad marque définitivement son retour à l’ordre constitutionnel après le décès tragique de feu maréchal Déby en 2021 sur le champ de bataille.

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