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Les prétendants à la présidence tentent d'attirer les jeunes Camerounais


Des membres de la garde présidentielle sécurisent la zone alors que le président Paul Biya et son épouse Chantal quittent un bureau de vote, Yaoundé, le 7 octobre 2018.
Des membres de la garde présidentielle sécurisent la zone alors que le président Paul Biya et son épouse Chantal quittent un bureau de vote, Yaoundé, le 7 octobre 2018.

Au Cameroun, l’électorat jeune est d’ores et déjà fortement courtisé par les prétendants au fauteuil présidentiel. Ces derniers ont profité des activités liées à la célébration de la fête nationale de la jeunesse pour solliciter les suffrages des jeunes.

Les jeunes peuvent jouer un rôle majeur lors de la prochaine élection présidentielle s’ils prennent conscience des enjeux du scrutin. Njoya Moussa, analyste politique, estime que "l’âge médian étant de 17 ans et demi au Cameroun et que 72% de la population a moins de 35 ans, c’est une frange de la population très importante en matière d’électorat." Mais "cette jeunesse est très souvent très résignée à être utilisée comme bétail électoral par les grands entrepreneurs politiques contre quelques avantages financiers immédiats ou bien se laissent souvent détourner par des émotions ou des considérations assez problématiques tel que le tribalisme", regrette Njoya Moussa.

La participation réelle des jeunes au scrutin est aussi un défi majeur. Selon Elecam, l’organe électoral, moins de 44% des jeunes en âge de voter sont inscrits sur les listes électorales. Depuis le début de cette année, des milliers de jeunes se bousculent pour obtenir leur carte d’électeur. Patrice Obiyola qui a retiré sa carte affirme que "pour un pays qui ne marche pas, 2025 c’est une année de décision, on va prendre notre destin en main, on leur a donné le pouvoir, on peut encore retirer, on va changer le régime."

Le président Paul Biya 92 ans, dont 42 au pouvoir, n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature. Mais en réponse à son discours à la jeunesse, de milliers de jeunes lui ont promis leur soutien devant Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général à la présidence de la République. "Vous avez raison de compter sur lui, a assuré ce dernier, parce qu’après tout on ne change pas l’équipe qui gagne pour marquer votre soutien, vous avez décidé de payer sa caution pour la candidature à l’élection présidentielle."

Cabral Libii, 44 ans, plus jeune candidat à la présidentielle de 2018, se présente de nouveau en 2025 et compte aussi sur cet électorat. Il soutient qu'"il est temps que la jeunesse du Cameroun envoie se reposer au village ceux qui ont géré ce pays depuis 42 ans avec le résultat qu’on voit. L’élection de 2025 nous en donne l’opportunité et en est le seul moyen légal. Une personne âgée de 70, 80 ou 90 ans ne saura jamais défendre les jeunes comme un jeune", explique-t-il.

Sur un plateau de télévision, l’opposant Maurice Kamto âgé de 71 ans, a lui aussi incité les jeunes à voter pour le changement et récusé l’argumentaire selon lequel le Cameroun a nécessairement besoin d’un jeune président de la République.

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